J'ai testé l'auto-stop au Japon

C'est en mars 2017, après une année incroyable à Kyoto, que j'entrepris mon dernier voyage de backpackeuse pour visiter le sud du Japon que je connaissais toujours trop peu (ou très superficiellement). Je revenais déjà de voyages en Corée, au Cambodge et au Vietnam, et il me restait peu d'argent. Mais rien ne me retenait,  il fallait que je bouge... et pourquoi pas en auto-stop tiens ?

Départ de Kyoto

Quelle idée franchement !!! L'auto-stop au Japon c'est pas forcément une évidence... Mais ça se tente, surtout qu'il fallait que j'économise un maximum. J'étais invitée le soir-même chez une amie et ancienne collègue, installée à Kurashiki, donc sur le chemin. Après 2h à remuer ma pancarte Okayama dans le froid, et alors que j'allais tout bonnement abandonner ce projet idiot, une voiture s'arrêta. Un monsieur, très simple, très souriant, père de famille et pdg d'une compagnie de chantier, m'offrit une place pour commencer le périple. Il allait à Osaka, et s'excusa donc de ne pouvoir m'enmener jusque ma destination finale. Mon japonais conversationnel était suffisant pour sympathiser, et le midi il m'offrit un ramen. La gentillesse incarnée !

Arrivés à Osaka, il s'arrêta sur un parking de combini et cherchait coûte que coûte quelqu'un d'autre pour me conduire plus loin. Mais il n'y avait personne... Se sentant mal il me dit " Très bien, je vous emmène jusqu'à Kobe !"  

Une fois à Kobe, il ne pouvait pas aller plus loin, il fallait absolument trouver quelqu'un. Toujours personne... quand on entendit crier un petit papi, très bien habillé qui allait à Okayama. Il fit signe de la main l'air de dire "allez viens je t'emmène tu me fais de la peine !" 😂 Le premier me salua chaleureusement, je pris sa carte de visite et il me pria de revenir lui rendre visite lui et sa famille un jour.

Me voilà maintenant dans une belle voiture, toute blanche super classe ! Lui aussi est PDG d'une importante compagnie et quel personnage... Dans la voiture nous échangions sur toute sorte de sujet, je sentais que c'était quelqu'un d'important et à plusieurs reprises il se mettait à chanter de l'opéra... une vraie castafiore ! En réalité j'étais morte de rire. Il m'invita à dîner sur la route, et alors que j'allais dévorer mes udon, monsieur m'apprenait les bonnes manières :

il ne faut pas te pencher pour manger, sois droite si tu veux trouver quelqu'un... fais pas si, fais pas ça !

Nan mais sérieux ??!!! hahaha

Arrivée à Okayama, il fallait encore trouver quelqu'un pour les dernières 30min jusqu'à Kurashiki mais il commençait à faire nuit... Alors le papi japonais m'y emmena. Celui qui faisait le papi grincheux était un vrai coeur d'artichaud !

J'arrivais chez mon amie vers 23h, après cette longue journée éprouvante, mais quels souvenirs ! Je n'oublierai jamais ces deux hommes.

C'est ce genre d'expériences qui me fait vraiment apprécier la nature bienveillante des japonais, sans rien demander en retour. Je l'ai constatée à tellement d'autres occasions.

Départ de Kurashiki avec cette fois ma pancarte Hiroshima dans l'espoir de continuer l'auto-stop. Mais il faisait trop froid et ça ne marchait pas, je me suis résignée et ai poursuivi en bus. L'expérience était bouclée, c'était bien assez !